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Fiche métier : Ergothérapeute en EHPAD

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Suivant la classification des emplois de la convention collective du 18 avril 2002, au 1er avril 2014, le métier d’ergothérapeute se rattache à la filière Soin, Position 2, niveau 2 – Technicien-ne-s spécialisé-e-s – coefficient 284, soit un salaire minimum conventionnel (SMC) brut mensuel de 1982,32€ +1% (par année d’ancienneté)
Ce salaire minimum peut augmenter selon des accords d’entreprise ou d’établissement et à chaque augmentation de la valeur du point (6.98 au 1er avril 2014).

Notre approche syndicale, pour ce métier comme pour d’autres, consiste à faire reconnaitre la spécificité professionnelle afin de mieux définir la place dans les équipes et projets pluridisciplinaires, et d’agir pour que le professionnel exerce essentiellement son métier et non d’autre tâches un peu « bouche-trous ».

Depuis les 5 dernières années, le métier d’ergothérapeute est devenu un métier à part entière en EHPAD en faveurs des approches non médicamenteuses et rares sont les établissements qui aujourd’hui n’ouvrent pas leur porte à la profession depuis que les ARS financent le poste. Psychomotriciens, psychologues, kinésithérapeutes, pédicures, orthophonistes, art-thérapeutes, et ergothérapeutes sont autant de professionnels rencontrés régulièrement dans ces établissements pour l’accompagnement et la prise en charge notamment des résidents atteint de troubles sensoriels, cognitifs et/ou moteurs.

Objectifs de l’ergothérapeute en EHPAD

– Améliorer l’indépendance et l’autonomie des résidents.
– Mettre en œuvre des actions de réadaptation, de rééducation, de prévention, de confort et de sécurité.

Missions spécifiques

L’autonomie dans les activités de la vie quotidienne
– Renforcer, stimuler la participation aux activités de la vie quotidienne (rééducation, stratégies de compensation, aides techniques, aménagements de l’environnement).
– Accompagner les équipes soignantes dans la prise en charge des activités de la vie quotidienne (outils de communication, formations).

Réadaptation de la mobilité et des transferts.
– Améliorer, maintenir les schémas moteurs par des techniques de réactivation ergomotrices, des aménagements, des aides techniques, des ateliers d’activité physique.

Réadaptation des troubles cognitifs (maladie d’Alzheimer et apparentées)
– Renforcer, stimuler les capacités cognitives restantes, développer les stratégies de compensation lors des activités de la vie quotidienne (aides techniques, modification des activités et de l’environnement, ateliers de stimulation de groupe).

Prévention et traitement des risques de chute
– Préconisation d’aménagements de l’environnement et d’aides techniques.
– Rééducation, réadaptation posturale et des stratégies sécuritaires lors des activités de la vie quotidienne, ateliers équilibre et prévention des chutes.
– Programmes d’alternatives aux contentions.

Positionnement, installation des troubles posturaux assis et allongés
– Préconisation, réglage et adaptation des fauteuils roulants.
– Préconisation, réalisation d’aides techniques à la posture.
– Préconisation, réalisation de dispositifs d’aides à la prévention et au traitement des escarres.

Aides techniques
– Préconisation et entraînement à l’utilisation d’aides techniques pour la mobilité, l’équilibre, les repas, la toilette, l’habillage, les loisirs, la cognition…
– Aménagement de la chambre et des lieux de vie.

Assurer la formation, le conseil, l’éducation
– Des soignant(e)s : ergomotricité, prévention des troubles musculo-squelettiques, accompagnement des sujets Alzheimer et maladies apparentées, accompagnement des troubles sensoriels et moteurs.
– Des stagiaires : assurer l’accueil et l’encadrement pédagogique des étudiants et stagiaires.

Participer à une démarche qualité
Assurer la continuité des soins, rendre compte de son intervention et de ses résultats aux différents intervenants.
– Assurer une veille professionnelle, appliquer les connaissances actualisées en gériatrie.


L’ergothérapeute et l’équipe pluridisciplinaire et paramédicale
:

Alors que les kinésithérapeutes, orthophonistes et pédicures interviennent essentiellement en libéraux, les ergothérapeutes comme les psychologues et les psychomotriciens interviennent principalement en tant que salariés.

L’ergothérapeute en EHPAD tend au maintien des activités physiques, psychosociales et à la prévention des complications liées aux pathologies du grand âge. Sa compétence hautement spécifique complète celle d’autres professionnels qui composent l’équipe soin.

L’ergothérapeute est un professionnel recherché en EHPAD bien que le métier est très souvent mal connu des directions qui l’emploie.Le nombre de ces professionnels formés n’est pas encore très important et pour la plupart il n’y a pas une grande appétence pour la gérontologie. Ces deux éléments engendrent une difficulté pour développer l’ergothérapie en EHPAD alors que des budgets sont alloués par les ARS (agence régionale de santé).

L’ergothérapeute est très recherché car issu d’une formation reconnue par l’état : le diplôme d’état. C’est un diplôme reconnu au niveau bac +2 mais qui demande 4 ans d’étude pour les formations en France. Cette formation est très réglementée et formalisée d’où la reconnaissance nationale.  Le développement des consciences et des orientations en faveur du non médicamenteux participe aussi à l’attractivité de ce métier pour le secteur.

L’ergothérapeute est un professionnel de santé qui fonde sa pratique sur le lien entre l’activité quotidienne de la personne et la santé. « Son objectif est de maintenir, de restaurer et de permettre les activités humaines de manière sécurisée, autonome et efficace » (ANFE). L’agence française d’ergothérapie en gérontologie (AFEG) a élaboré une fiche de poste qui répertorie l’ensemble des compétences de l’ergothérapeute.

Certaines missions du ressort de l’ergothérapeute peuvent être traitées par d’autre paramédicaux avec une approche particulière. La prévention des chutes ou la réadaptation de la mobilité et des transferts par exemple. Il y a quelques dizaines d’année, ces activités étaient réservées aux kinésithérapeutes. Ils répondaient à ces missions avec une approche fonctionnelle de rééducation (mobilisation, entrainement de l’équilibre, tonification musculaire…). Aujourd’hui, cette mission est très transversale. Psychomotricien, Kinésithérapeute et Ergothérapeute ont chacun leur pertinence pour prévenir des chutes chez le sujet âgé. L’approche fonctionnelle, psychomotrice, psychique, ludique, etc. sont autant d’accompagnements différents mais complémentaires. Les facteurs externes à la chute comme les aides techniques, la luminosité, l’adaptation de la pièce par exemple sont des éléments dont les ergothérapeutes seront plus sensibles et plus spécialistes.

En EHPAD, les approches non médicamenteuses et l’ergothérapeute en particulier visent un double objectif : l’amélioration de la qualité de vie et le maintien de l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne.

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